🇸🇳 Tourisme sur la route de Saly

En ce 8 février, nous quittons Dakar et son Cercle de Voile. Pendant que nous disons au-revoir à tous nos amis voyageurs, les enfants s'activent autour du bolide 🏎️ Car oui, nous étions biens au frais, installés à l'ombre des arbres, mais des oiseaux aussi s'installent confortablement dans les branchent et se laissent aller sur les véhicules stationnés en-dessous 💩 Il faut donc astiquer et eliminer ces déjections de notre maison roulante.

Aujourd'hui, nous prenons la direction du centre de protection des tortues sillonnées qu'on appelle ici les tortues sulcata, les plus grandes de toute l'Afrique 🐢 C'est le centre de référence et de protection de cette espèce de tortues terrestres pour toute l'Afrique de l'Ouest 🤩 Lorsque d'autres pays trouvent un specimen sur leur territoire, ils l'enmènent ici afin d'en assurer la préservation. L'espèce était en voie de disparition il y a quelques années, aujourd'hui elle se developpe mais n'est pas encore sortie d'affaire. Si elle a des prédateurs naturels, ce sont surtout les petits qui sont prisés par les autres animaux car la carapace des adultes les protèges des attaques 🐢 Par contre, les adultes comme les jeunes restent chassés par les humains qui s'en servent dans des rites 😥 

Nous arrivons au sanctuaire et commençons la visite avec un guide. Celui-ci nous explique leur fonctionnement. Certains spécimens ayant toujours vécu en captivité vivent au sanctuaire et servent à la reproduction 🐢 Les bébés tortues sont classées par âges. Elles vivent en groupes, protégées des prédateurs par des murs et des grillages. Elles sont gardées jusqu'à leurs 18 mois, âge où elles sont considérées comme adultes et donc aptes à la reproduction. Une fois par an, les dizaines de tortues ayant passé l'âge limite sont relâchées dans la Réserve de Ferlo Nord, au nord-est du pays 💪

Nous visitons les différents enclos, les premiers sont le lieu de vie des tortues âgées. Elles sont énormes, pèsent une centaine de kilogrammes, mesurent 60 à 80 cm de long et vivent plus de 100 ans 🤯 C'est une tortue terrestre omnivore, la plus grande d'Afrique et chaque écaille de leur carapace porte un sillon indiquant une année de vie, un peu comme les cernes des arbres 🌳 C'est impressionnant de poser la main dessus, heureusement qu'elles sont gentilles et non agressives 😅 Nous allons ensuite vers les enclos des plus jeunes, elles sont toutes petites et se terrent toutes ensembles dans des terriers. Le sanctuaire abrite également d'autres espèces de tortues terrestres et aquatiques, notre guide se fait un devoir de toutes nous les apporter, il les sort de leurs cachettes ou de l'eau afin que nous puissions les observer de près 😬 C'est super pour l'observation mais nous espérons que les tortues n'en souffrent pas trop 😐

On apprendra également l'existence et le mode de fonctionnement du figuier étrangleur 🤯 Les graines de cet espèce d'arbre germent d'abord en hauteur, sur de grands arbres, apportés là par des oiseaux. Le figuier étrangleur se développe ensuite vers le bas en encerclant son hôte jusqu'à ce que ses racines touchent le sol où elles commencent alors à se souder. À partir de ce moment là, le figuier n'a plus besoin de son hôte et celui-ci finit par mourir étouffé.

Après un petit tour à la boutique souvenirs pour les enfants, nous négocions la possibilité de dormir sur le parking du sanctuaire. On nous accorde l'autorisation mais on nous demande pas loin de 15€ pour la nuit, sur un parking extérieur sans aucuns services 😂 Ha ben non, messieurs, c'est gratuit ou on trouvera ailleurs. Nous finissons par obtenir l'autorisation de rester gratuitement, non mais ho 💰

Le lendemain matin, le réveil sonne tôt. Nous avons envie d'aller à la messe ⛪ Mais pas n'importe quelle messe, celle de l'abbaye de Keur Moussa, réputée pour ses chants grégoriens accompagnés de kora, un instrument traditionnel qui a une vague ressemblance avec une guitare 🎸 Nous sommes donc les premiers à prendre position sur le parking de l'abbaye. Confortablement installés sur nos bancs bien durs, nous observons la chapelle qui se remplit. Les paroissiens ont mis leurs plus beaux atours, beaucoup de femmes portent des chales à l'effigie de Marie, Jésus ou d'un saint ✝️ Chacun se pousse et se sert au maximum afin que tous puissent rentrer. Il y a même du monde à l'extérieur 🤯 La célébration commence, les chants sont beaux et apaisants. Nous passons un bon moment de détente même si Albin trouve le temps un peu long. Ensuite, petit passage par la boutique de l'abbaye, les religieux y vendent leurs productions et des objets religieux. Nous partirons avec leurs pains, un confiture et du sirop de bissap, des oranges. Albin choisira deux médailles, de Saint Michel et de Jésus, que le moine à la caisse lui bénira 🙏

Pour la fin de journée, nous prenons la route vers Saly. Ce n'est pas loin, on veut se poser face à l'océan et profiter d'un fin de journée tranquille. Mais on se rend compte que nous sommes partis de Dakar sans passer par un distributeur, nous n'avons presque plus d'argent liquide 😱 Et ici, c'est la galère, personne n'a de TPE, il faut du liquide pour tout 💶 La mission galère de recherche de distributeur en état de fonctionnement, plein, qui accepte notre MasterCard et ne prend pas trop de commission commence ! Oui ça fait beaucoup de conditions cumulatives 😛 Et tout cela sous un soleil de plomb ☀️ Nous avons fait toutes les banques sur la route jusqu'à nous rendre à l'évidence, il va falloir se rendre jusqu'à la prochaine grande ville, M'bour. À l'entrée de la ville nous sommes contrôlés par une policière, elle nous demande simplement nos papiers et notre destination et nous laisse continuer 👮 Plus loin, c'est un policier qui nous arrête, pareil, papiers, où va-t-on, les enfants viennent lui dire bonjour et nous pouvons repartir. Après avoir enfin trouvé un distributeur et de l'argent, demi-tour et re-re-contrôle, mais celui-ci est moins détendu que les premiers 👮 Le policier, à qui nous tendons notre copie plastifiée de la carte grise (seulement le recto), voit que notre contrôle technique est périmé depuis octobre. Nous le savons bien mais, n'étant pas sur le sol français, nous ne sommes pas soumis aux règles françaises, CQFD 😜 Il insiste, nous dit qu'on devrait avoir le verso avec l'étiquette du contrôle technique. Ha, mais si ce n'est que ça on peut vous montrer le verso sur l'original ! On file donc dans notre cachette prendre le précieux document et on le lui montre, et, étonnamment, même s'il n'y a toujours pas de trace de contrôle technique en règle, il lâche le morceau et nous laisse partir, un peu déçu 😅

Nous avons été prévenus, les contrôles véreux sont très fréquents en Afrique subsaharienne 🤬 Les policiers sont capables de chercher le moindre manquement, réel ou fictif, afin de verbaliser les européens. Conduite en claquettes, chargement trop haut sur des 4x4, hésitation à l'entrée d'un rond-point qui met les autres en danger, sont autant de raisons que nous avons entendues évoquées par les voyageurs rencontrés 🤯 Cela se termine souvent par un bakchich, un petit billet sous le manteau afin de pouvoir repartir. Nous ne savons pas si nous avons de la chance, une tête qui plaît aux policiers ou si c'est le fait d'avoir des enfants, mais nous n'avons pas eu de tentative d'extorsion à l'heure où nous écrivons ces lignes 🥳 Nous pensons que ce sont les enfants qui nous aident, nous leur demandons à chaque fois de venir saluer le policier, de lui demander comment il va, de lui serrer la main ou lui faire un check 👊 À chaque fois, le contrôleur se met à sourire, à appeler Lise "ma fille" ou Albin "mon fils", le contrôle de détend et nous pouvons rapidement repartir. Ce sont nos atouts secrets 👧👦

La journée se termine tranquillement, à Saly, face à l'océan. Baignade, jeux sur la plage, discussion avec un vendeur local qui nous offre des bracelets. Saly c'est LA grosse destination touristique du Sénégal, où se trouvent tous les gros resorts. Et c'est vrai que les plages de la Petite Côte sont jolies, mais il y a trop de monde pour nous 😛

Demain, une grosse journée nous attend alors nous nous couchons tôt 😴