🇸🇳 L'île de Gorée
Le 7 février, c'est vers l'île de Gorée que nous nous dirigeons. Nous partons vers cette île située à 30 minutes au large de Dakar avec Georgina qui laisse son amie Paula se reposer et garder leur chien Atreyu 🐕 Les chiens ne sont pas forcément bien vus des Sénégalais et ceux-ci ne sont pas autorisés dans la navette qui mène à l'île 🏝️
Arrivés à l'entrée du port, le gendarme qui garde l'entrée nous demande nos pièces d'identité, nous lui présentons nos passeports numérisés mais ce n'est pas suffisant, et rien n'y fait, il lui faut les passeports originaux 👮 C'est agaçant, voir même énervant, mais nous devons retourner au bolide, récupérer nos originaux et retourner au port, tout cela dans un taxi brinquebalant 😡 Du coup, nous loupons la navette que nous avions prévue. Tant pis, la salle d'attente sera l'occasion de prendre un café, thé ou jus tout en découvrant des instruments à percussion vendus par un local ou en se faisait tresser une mèche par une vendeuse de l'île 🪇
Une fois la traversée effectuée, nous nous dirigeons rapidement vers la Maison des esclaves avant sa fermeture à midi. L'île de Gorée, est un lieu symbolique de la traite négrière, raison pour laquelle elle a été inscrite à l'UNESCO. Sur l'île plusieurs maisons servaient de site pour regrouper les esclaves capturés, de lieu de vente et de port de départ vers les Amériques 😱 Ce lieu est assez étrange, c'est un mélange de musée classique mais nous y avons aussi une sensation de sang qui se glace 🥶 Nous imaginons les hommes, femmes, adolescents et enfants qui sont passés dans ces bâtiments pour être séparés et arrachés à leur terre natale 😰
Un guide prend le temps de nous expliquer le parcours de ces gens. Tout d'abord les esclaves étaient classés dans des pièces en fonction de leurs caractéristiques, homme, femme, enfant, jeune fille vierge (la virginité étant évaluée en fonction de la hauteur des seins 😳). Il y avait bien-sûr une prison pour les récalcitrants. Tous devaient avoir un poids minimum pour être capable de subir la traversée, ceux qui ne l'avaient pas étaient donc engraissés avant le départ 😞 La maison était tenue par une signare, une enfant illégitime, issue de l'amour entre un blanc et une noire, qui avait donc une certaine reconnaissance dans la société colonisatrice. Elle vivait avec sa famille à l'étage de la maison pendant que les esclaves vivaient en bas 😒 Le rez-de-chaussée de la Maison des esclaves a conservé toutes ses salles de la traite négrière telles qu'elles étaient, sombres et humides alors que l'étage de la maison s'est transformé en musée.
Quand les esclaves étaient finalement achetés, ils étaient placés dans des couloirs, prêts à l'embarquement, les pieds et mains liés à un poids, ce qui les empêchait de vouloir fuir par la mer lorsque la porte s'ouvrait vers le bateau qui devait les mener de l'autre côté de l'océan 😦 Cette porte a aujourd'hui le nom de porte du non-retour. C'est avec émotion que nous l'avons franchie 😟 Un lieu attenant est dédié au souvenir, une fontaine y coule, c'est très apaisant d'y être quand on vient de recevoir toutes ces informations de plein fouet ⛲ L'Histoire, glaçante, que nous ne devons pas oublier 🙁
Rassurez-vous, la suite de notre découverte de l'île est beaucoup plus légère. Déjà Georgina nous amuse beaucoup : elle et Paula sont Youtubeuses et produisent donc des vidéos de leur voyage de manière quasi-quotidienne, un véritable boulot à plein temps 🥵 Du coup de temps en temps Georgina s'écarte et commence à se filmer avec sa GoPro tout en déblatérant des explications en espagnol pour ses abonnés 😁 Nous voyons l'envers du décor de nos propres yeux 🤩
Nous déambulons dans les rues de l'île et apprécions de découvrir parfois un artiste qui crée des tableaux avec du sable, parfois un grand baobab 🌳 Les ruelles sont agréables et nous débouchons sur un petit marché d'artisanat au centre de l'île. Les femmes s'empressent de nous guider vers leurs étals, nous avons beau leur dire que nous ne sommes pas des touristes en vacances mais des voyageurs, rien n'y fait, elle essayent de nous vendre leurs produits 🙂 Lucie sympatise avec l'une d'entre elle qui lui offre un porte-monnaie, Georgina achète un bandeau, Lise touche à tout et nous retrouvons Albin au fond d'une échoppe à jouer avec un petit bus 🚌
Mais les estomacs crient famine, nous cherchons donc à manger mais nous refusons les restos à touristes. Lucie trouve deux sandwichs aux petits-pois pour les enfants 🤔 pendant que Matthieu négocie des assiettes de poisson-riz pour les adultes que nous dégustons sur des cageots 😆 Un déjeuner qui contente tout le monde 🐟
L'après-midi nous montons jusqu'au Castel, le promontoire qui domine le sud de l'île. En chemin, la femme qui avait tressé Lise à l'embarcadère nous hèle. Elle souhaite nous montrer sa boutique. Bon, Lucie lui avait promis qu'elle viendrait la voir, donc elle y va. La femme vend d'ailleurs un joli sac avec le continent africain cousu dessus qui avait déjà attiré l'œil de Lucie dans la capitale 🤩 S'en suit une négociation et Lucie repart fièrement avec son sac, qu'elle n'a toujours pas utilisé à l'heure d'aujourd'hui 🤪 Albin lui souhaite s'acheter un bus créé en canettes recyclées mais le prix est un peu cher. Nous avons eu raison d'attendre car il trouvera moins cher au Castel 🤑
Nous arrivons enfin au Castel, élément de surveillance et de défense de Dakar pendant la Seconde Guerre mondiale. Une école en sortie scolaire est en train d'y prendre sa pause, des filles sont en rond et font un jeu avec un animateur 👧 Elles doivent répéter les gestes de l'animateur ou elles sont éliminées. Ça a l'air amusant et Lise et Albin regarde avec intérêt le jeu qui se déroule. L'adulte propose à Albin de rejoindre le rond mais il refuse rapidement et nous rejoint sur notre banc 😨 Il propose ensuite à Lise de les rejoindre, elle accepte à notre grand étonnement. Elle se prête rapidement au jeu, fait connaissance avec ses nouvelles compagnes et est rapidement encerclée par des garçons qui s'intéressent maintenant au jeu en cours 😂 L'animateur est même obligé d'en éloigner certains. C'est un vrai bonheur pour nous de voir notre fille qui ose et entre dans un jeu avec des enfants d'une autre culture, elle a le sourire et revient nous voir à la fin, heureuse et épanouie 😄 Elle n'aurait pas fait ça il y a un an. On dit que les enfants n'ont pas de problème de barrière de langage et de culture et qu'ils s'adaptent à tout, et bien ce n'est pas le cas pour les nôtres 😅 Parfois c'est dur d'aller à la rencontre des autres, y compris pour nous en tant qu'adultes. En tant que parentd, nous vivons cet instant pleinement, nous avons l'impression de voir notre fille se développer et oser, nous sommes fiers d'elle ☺️
Avec toutes ces émotions et la chaleur ambiante, nous sommes déjà fatigués au milieu de l'après-midi 🥵 En attendant la navette qui nous ramènera sur le continent nous profitons donc des clapotis de l'eau pendant que les enfants cherchent des jolis cailloux ou verres polis à ramener à Paola. Nous observons un pêcheur prendre soin de sa pirogue 🛶 Puis nous rejoignons un bar pour prendre une glace ou une boisson rafraîchissante 🍦 Pendant ce temps, Albin disparaît, il va prendre place au milieu de jeunes qui vendent le même instrument de percussions que nous avions découvert avant la navette. Il se perfectionne dans sa manipulation et discute avec ces adultes 👦 Il regrettera un peu plus tard de ne pas en avoir acheté un 🥲
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