🇸🇳 Le Lac "Rose"

Après deux nuits de repos au Zebrabar près de Saint-Louis, nous reprenons notre route vers Dakar le 2 février. Nous devons nous rendre rapidement à Dakar car notre bolide est en sursis : il n'a obtenu qu'un passavant de 5 jours, le temps de nous rendre à Dakar faire tamponner notre CPD. Kezako ? Bon je reprend du début 😁 Lors du passage de la frontière d'un nouveau pays, nous faisons généralement une importation temporaire du véhicule du pays, le mot clé étant temporaire car celui-ci nous permet de ne pas payer de droit de douane 🤑 À noter que la notion de temporaire est toute subjective : au Mexique 10 ans c'est du temporaire 😅

En Amérique du Nord, l'importation temporaire se matérialise par un document délivré à la frontière que les anglophones regroupent sous le nom de TIP (Temporary Import Permit). Au Maroc et en Mauritanie c'est tout pareil mais à partir du Sénégal les règles du jeu changent 😭 À la frontière on ne peut avoir que des passavants de 15 jours maximum, renouvelables deux fois. Sauf qu'en venant du Nord, les douaniers font payer le premier passavant environ 200€. Montant payé sans reçu hein si vous voyez ce que je veux dire 😉 Il y a en revanche d'autres systèmes d'importation temporaire comme le carnet ATA (trop contraignant) ou le CPD (Carnet de Passage en Douane) et c'est ce dernier que nous avons choisi. Si l'on est en possession d'un carnet alors le passavant ne coûte plus que sa valeur faciale de 7.50€ 🙃 Mais il ne dure que de 3 à 5 jours, le temps d'aller faire tamponner ledit carnet à Dakar. Oui parce que ça serait rendre la vie des voyageurs trop simple que de le tamponner directement à la frontière 🤭 Bon mettons qu'en Afrique globalement ils ne se simplifient pas toujours la vie dans les démarches administratives 😄


Obtenir notre beau CPD à couverture jaune était assez simple : il suffit de verser une caution égale à la valeur Argus du véhicule à L'Automobile Club de France et hop ils envoient le carnet trois semaines plus tard 💵 Comme nous ne nous y sommes pas pris en avance c'est Gaëlle, la marraine de Lucie qui l'a réceptionné avant de nous l'envoyer lors de son séjour marrakchi 🇲🇦

Nous voici donc sur la route vers Dakar, deux choix s'offrent à nous, rejoindre la N2, un des axes principal du pays mais réputé comme ayant des contrôles de police corrompus ou une plus petite route plus proche de la mer dont nous ne connaissons pas l'état 🤔 En bons aventuriers, nous choisissons la deuxième option qui nous permet également d'éviter Thiès, ville réputée comme très chargée. Bon, impossible de dire si nous avons eu raison ou tord mais, ce que nous pouvons affirmer, c'est que la route que nous avons choisie a des portions bien pourries 🤢 Nous passons plusieurs kilomètres sur un piste de tolle ondulée et de latérite, avec les vibrations qui vont avec et la poussière qui s'insère partout. C'est sûr que nous n'aurons pas de contrôles véreux, il n'y personne sur notre route 😂 

En parlant de mauvaises routes, le lendemain en repartant du spot, Google Maps nous fait traverser un village ; la route se détériore et se rétrécie peu à peu. Nous sommes rassurés car nous suivons un gros camion, s'il passe, nous passerons également 😛 Sauf qu'à un moment, il tourne à droite et nous à gauche. Nous continuons et, à une intersection, nous voyons trop tard que nous nous dirigeons vers du sable ⛱️ Ce qui devait arriver arriva, nous nous tankons lamentablement devant le regard amusé d'une dizaine d'enfants 🤭 Un petit papi sort de sa maison et commence à gronder Lucie, comme si elle était sa fille "vous les touristes, vous regardez que votre GPS, vous devriez nous demander, nous on connaît notre village, on vous aurait dit de ne pas passer par là" 😡 Que répondre à ça, à part "oui monsieur, vous avez raison" 🙂‍↕️ Bref, il prend rapidement les choses en main, dirige les enfants, leur fait creuser le sable, installer des planches de bois, dit à Matthieu comment reculer. C'est un peu directif mais efficace, nous sortons du sable en 20 minutes. Tout le monde a poussé, du petit de 5-6 ans au papi en passant par nos propres enfants 😅 Matthieu demande au papi s'il peut donner un peu d'argent pour l'aide, celui-ci lui dit de donner ce qu'il veut, ce sera partagé entre les enfants. Lucie propose des dattes que le papi accepte car le ramadan approche. Un bel exemple d'aide désintéressée de la part de ce monsieur 🙏



Ce soir nous bivouquons au Lac Rose, connu pour avoir été l'arrivée du Paris-Dakar quand cette course se disputait encore entre la France et le Sénégal 🤡  Nous sommes rejoints sur notre spot alors que la nuit était déjà entamée par Paula et Georgina qui ont trainé sur la même route pourrie que nous mais se sont retrouvées à caler à cause de leur problème électrique, sans possibilités de redémarrer 😨 Inutile de dire qu'elles angoissaient un peu avant qu'un bon samaritain ne les aide ! Matthieu s'est retrouvé sur le bas-côté de la route à leur faire des signaux lumineux au portable pour qu'elles nous retrouvent. Après leur mésaventure elles étaient bien contentes que Lucie leur réchauffe un plat de notre frigo 😛

Concernant la couleur rose du lac, c'est comme ça qu'il est nommé mais nous savons de source sûre d'autres voyageurs qu'il y a peu de chance qu'il soit rose. Matthieu croit encore pouvoir voir cette délicate couleur venant de la présence d'un certain type d'algue, avec la bonne inclinaison du soleil et les bonnes températures, peut-être qu'il sera un peu rosé 😂 Ben c'est raté ! Mais il ne perd pas espoir, peut-être demain matin ? Ben c'est encore raté 🫣 Le lac est aussi réputé car il est très riche en sel, entre 300 et 400 g/L d'eau, soit encore plus que la Mer Morte 🤯 Après le Great Salt Lake, une baignade s'impose dans ce lac encore plus salé. Seul Matthieu aura le courage d'y aller après s'être enduit certaines parties sensible de beurre de karité car on se souvient que ça piquait déjà aux États-Unis 😬 Et bien, Matthieu flotte sans aucun effort  😎 Des Sénégalais le prenne même en photo pour prouver qu'il flotte 📸



Mais ce n'est pas tout, il est temps de partir pour rejoindre Dakar pour faire tamponner notre CPD. Nous étions prévenus, la circulation est réputée comme dense et difficile dans la ville 😱 Ce que nous ne savions pas, c'est que les routes de la capitale sont complètement défoncées 💣 Étonnant pour une capitale. De plus, il y a énormement de camions venant récupérer les livraisons au port pour les exporter vers l'intérieur du pays ou le Mali. C'est éprouvant, il faut être attentif à tout, les motos et les taxis dépassent après un petit coup de klaxon et il fait chaud 🥵 Mais la mission est accomplie, nous avons fait tamponner notre document dans le temps imparti et nous nous sommes posés au Cercle de Voile de Dakar, un lieu calme qui sera parfait pour nous reposer après le tumulte des rues de la capitale 😌


Dans la capitale, nous avons plusieurs objectifs. Tout d'abord, du ravitaillement 🛒 On est un peu en manque de produits européens, nous n'avons pas vu de supermarché depuis le Maroc, avant le Sahara occidental. Du coup, Lucie embarque les enfants et Georgina, l'une de nos espagnolettes, pour une razzia à Auchan et Decathlon 😁 Nous ne trouverons pas de nouvelles chaussures de rando pour Albin mais tous les autres produits recherchés finiront dans notre caddy. Fromage à râper, boissons diverses et variées, shampooing, Nutella, confitures... Les plaisirs s'enchaînent, nous sommes comblés 😂

Deuxième objectif, les formalités 📝 Depuis que nous avons décidé de continuer vers l'Afrique australe, ça fuse dans nos cerveaux pour tout organiser correctement. D'autant que nous avions à peine annoncé que allions en Afrique du Sud que Nanou et Didda (les parents de Lucie) avaient déjà posé une option sur notre mois d'août dans ce pays ✈️ Pour l'instant nous sommes à la recherche d'un shipping pour le bolide afin d'éviter la route (ou piste 😰 ?) passant par le Nigeria et le Cameroun qui ne nous inspire pas confiance 😱 Cela nous permettrait de descendre directement en Afrique du Sud ou en Namibie. Le problème, c'est qu'en Afrique, personne ne répond aux sollicitations par mail ou par WhatsApp. Nous n'avons pas l'habitude de ce manque de réactivité car pour nos anciens shippings nous avons toujours eu des contacts fiables et réactifs. Mais bon, c'est l'Afrique 😁

Du coup, sous l'impulsion de Lucie, nous laissons les enfants au campement sous la surveillance des espagnolettes et nous partons à pieds sonner aux portes des compagnies maritimes ⚓ Autant vous dire que c'est une expédition à part entière avec le terrible traffic de la ville, l'absence de trottoirs et des adresses approximatives 😄 On passera quand même devant l'usine Patisen qui détient plusieurs marques bien connues des Sénégalais dont notamment notre favori : "Chocopain mon copain" (un Nutella à l'arachide et pas à la cacahuète).



À Grimaldi, nous sommes reçus par un monsieur que nous avons vainement tenté de contacter par mail 🙃 Il nous informe qu'ils ne travaillent plus avec les particuliers mais nous donne le contact d'une autre personne chez Bolloré qui pourrait nous aider. Nous voici donc partis rapidement chez Bolloré, car l'heure de fin de journée (la descente comme on dit ici) approche. Après plusieurs erreurs de direction, nous trouvons les locaux de la compagnie. Les gardes à l'entrée prennent nos identités et nous glissent "nous on aime les français, on veut continuer à travailler avec vous" 🥰 Comme quoi, le mouvement anti-français sénégalais ne fait pas l'unanimité.

À Bolloré nous sommes rapidement reçus par le responsable Roro (les bateaux où les voitures entrent en roulant) de la compagnie. Il ne nous connaît ni d'Ève ni d'Adam mais comme nous sommes venus en personne et sur la recommandation de l'une de ses connaissances (notre interlocuteur de Grimaldi), celui-ci nous confie à Amy, l'une de ses assistantes. À noter que Lucie avait aussi contacté sans succès par mail ce monsieur 🫠

Amy nous demande les détails de notre véhicule et le nombre d'unités qu'on envoie. "Heu, un seul véhicule, nous sommes des particuliers 😂". Elle ne nous jette même pas dehors et nous promet une réponse dans les prochains jours. Elle nous donne aussi le contact d'un transitaire qui nous sera nécessaire pour les formalités au port. Nous rentrons au Cercle de Voile fatigués mais confiants et fiers de notre efficacité 💪

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