🇲🇷 Hakuna Matata

Ce 29 janvier nous quittons le campement Escale Africa de Nouakchott pour notre dernier trajet en Mauritanie. En effet nous comptons passer la frontière avec le Sénégal dès le lendemain, mais celle-ci est encore loin.

Nous embarquons avec nous Yoann que nous avons retrouvé au campement avec son ami Alderic. Nous avions croisé ce binôme de cyclistes à Atar, mais ils se séparent à Nouakchott 🚲 Yoann semble épuisé par les kilomètres parcourus depuis la France emais Alderic doit continuer à rouler afin d'arriver à temps à Conakry pour l'anniversaire de sa sœur 🥳 Yoann va prendre plus de temps. Le lien entre Lucie et lui se fait rapidement. Il est attendrissant et se dévoile petit à petit. Lucie finit même par lui proposer de l'embarquer jusqu'à Saint-Louis afin qu'il ait un peu plus de temps de repos tout en continuant d'avancer. La proposition sera acceptée avec plaisir pour nous comme pour lui ☺️

Le matin du départ, nous sommes plusieurs overlanders à vouloir quitter le campement. Mais nos véhicules sont tous imbriqués comme dans un Tetris dont il va falloir s'extirper 🕹️ Nous nous sommes donc mis d'accord sur une heure de départ afin de ne bouger qu'une seule fois les véhicules qui bouchent la sortie. Nous sommes donc prêts à l'heure, Yoann a réussi à caler son vélo dans le couloir, mais Paula et Georgina, les espagnoles ont un faux-départ à cause de leur batterie. Un petit coup de boost des voisins et c'est partis ⚡ On the road again 🚗

La route est belle, (presque) lisse, mais parsemée de check-point 👮 Nous laissons à chaque fois notre petite fiche résumant nos identités. Ce jour-là sera celui du maximun de fiches distribuées, 12 au total  Sur la route nous embarquons même des backpackers russes pour quelques kilomètres 🇷🇺

Nous avons choisi de passer la frontière de Diama pour deux raisons. Tout d'abord, l'autre alternative, le poste-frontière de Rosso est réputée comme étant hyper corrompue, impossible de passer sans distribuer des bakchish, ce qui ne nous dit pas trop pour des raisons évidentes 💸 Ensuite, en passant par Diama, nous traversons le parc de Diawling dans lequel nous pouvons espérer voir des -pumbas- heu des phacochères 🐗 Certe, la piste du parc est connue comme étant très accidentée mais nous sommes en période sèche donc nous n'avons pas peur 💪 Enfin quand on dis LA piste, le chemin se présente en fait majoritairement en deux pistes parallèles, l'une sur la digue, en hauteur (la piste du haut) et l'autre en contrebas. L'inconvénient principal de la piste du haut est qu'elle est très ravinée par les camions qui y passent pendant la saison des pluies en laissant derrière eux des tranchées là où sont passés leurs pneus 🛞



Nous voilà donc, en milieu d'après-midi, à 10 km/h, vibrants d'exitation, à chercher des phacochères au son de "Hakuna Matata" 🦁 Une récompense est promise au premier qui observera l'animal, ce qui motive nos deux petits aventuriers. Mais le temps passe et nous ne voyons rien 😭 La déception commence à s'installer, jusqu'à ce que nous croisons des français en sens inverse qui nous conseillent de prendre la piste du haut (très bon conseil, celle du bas finissant dans les marécages) et nous informent d'un air blasé que les phacochères se trouvent par dizaines plus loin 🥳 Ha ben OK ! On ne cherchait pas au bon endroit ! En effet, quelques kilomètres plus loin, Lucie aperçoit la première un beau Pumba sur le bas-côté 🐗 Déception pour les enfants qui n'auront pas de surprise 😂 En fait, ce sont bien des dizaines de ces animaux qui évoluent tranquillement autour de nous. Nous prenons le temps de les observer, c'est étonnant de les voir manger, ils doivent plier leurs pattes avant car leur cou ne peut pas s'abaisser jusqu'au sol. Matthieu est heureux quand un individu décide de traverser juste à côté de lui, il l'a vu au plus près 🤩






Bon, ce n'est pas tout mais il nous reste de la piste à parcourir et nous souhaitons l'avoir finie avant la nuit, sinon, vu les ornières, ce serait prendre des risques inutiles 😱 Nous disons donc au-revoir à Pumba et ses copains et nous dirigeons vers la sortie du parc 🐗 C'est ici que nous avons choisi de nous poser pour la nuit, mais d'abord il faut payer le parc 💵 Et oui, il n'y a qu'un poste de paiement et c'est à la sortie pour nous. Un gentil garde nous accueille :

- "Salam aleykoum" 👮
- "Aleykoum salam. Vous allez bien ?" 👫
- "Ça va et vous ?" 👮
- "Ça va bien, merci" 👫
- "Vous êtes combien ?" 👮
- "Trois adultes et deux enfants monsieur, mais les enfants ne payent pas ?" hasarde Lucie 😁
- "Ben..." hésite le garde. "Quels âges ont les enfants ?"
- "8 et 10 ans". Oui, nos enfants sont tellement grands qu'on ne peut pas mentir 😬
- "OK, le petit c'est gratuit, la fille paye" 👮
- "D'accord monsieur" 👫

Le garde cherche un stylo pour remplir ses tickets mais n'en trouvant pas, Lucie lui propose gentillement le sien tout en parlant des beautés du parc, de la gentillesse des mauritaniens, du partage et de l'accueil 🖊️ Les enfants disent bonjour et échangent deux trois mots avec lui. De fil en aiguille, le Bic de Lucie disparaît dans la poche du garde et l'entrée de Lise est elle aussi devenue gratuite. C'est ça l'Afrique 😂

Nous nous installons donc juste à côté du poste de garde avec l'impression d'être au bout du monde. Yoann sort sa tente avec l'aide des enfants ⛺ Aujourd'hui, il nous a demandé s'il pouvait nous préparer le repas pour nous remercier de cette partie de voyage commune, autant vous dire que nous avons accepté cette gentille proposition 😋 Au menu, salade marocaine puis un plat libanais à basse de riz cuit dans sa tajine. Les enfants participent avec plaisir aux préparatifs, Yoann arrive à gérer leurs questions et sollicitations tout en suivant sa recette. Le pauvre, quand on n'est pas habitué ça peut être éprouvant 😝 Nous observons leur travail tout en servant l'apéro. Le repas est un succès, le must est de pouvoir manger tous ensemble à même le plat 🥄 Ce fut une belle soirée, tout le monde va se coucher le ventre plus que plein et la tête toute aussi chargée de belles images 🤩



Le lendemain, c'est le passage de frontière 🛃  Il nous reste quelques kilomètres à parcourir à la vitesse d'une tortue mais nous rencontrons un 4x4 arrêté au milieu de la piste. La gentillesse mauritanienne déteint sur Matthieu qui s'arrête au niveau du conducteur et lui demande s'il a besoin d'aide 😊 Celui-ci lui demande si nous avons un compresseur pour reglonfler son pneu qui est à plat. Mais oui mon brave, nous avons le Graal 🛞 Matthieu s'empresse de le sortir et de l'installer. Mais le pneu ne semble pas que dégonflé, il est totalement à plat ce qui lui fait redouter une crevaison. Le conducteur, par flemme ou voulant se voiler la face, persiste dans la théorie d'un dégonflement intempestif 😂 Bref, avec notre petite pompe c'est un peu long et après plusieurs minutes de stagnation à 1.4 bars, le chauffeur nous dit que c'est bon, ça suffira jusqu'à la frontière. Il nous remercie chaudement et démarre  vite au quart de tour avant d'être de nouveau à plat 😅

Nous atteignons finalement la frontière. Yoann sort son vélo et va faire ses formalités plus courtes que nous qui devons également gérer le sortie de Mauritanie et l'entrée au Sénégal du bolide 🚚 Tout est assez simple jusqu'au moment de l'assurance. En effet, nous devons prendre une assurance de véhicule pour les pays de le CEDEAO (Communauté Économique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest). Un représentant d'AXA se présente à nous et nous propose 3 mois d'assurance pour la modique somme 70€ 🤯 D'après nos recherches, nous pensions n'en payer que 30€. Après quelques minutes, le montant commence déjà à descendre, mais pas assez selon Lucie. Elle s'empresse donc de contacter Edmonde et Hervé (les grands-cousins de Matthieu) qui sont passés par là il y a peu. En effet, le tarif payé par Hervé est bien moins cher. Lucie répète tout haut les informations qu'elle entend, de manière à ce que le représentant l'entende également fortuitement "ha, il faut aller voir Mme. Michu, la petite maison juste après la sortie ? Elle t'a fait un prix plus bas ? OK, merci" 🤣 Après cette partie de poker menteur, notre gentil assureur voit qu'il risque de perdre son contrat, il s'empresse donc de dire que la fameuse dame ne travaille pas aujourd'hui mais que lui il peut baisser son prix à 40€. Nous nous estimons heureux et acceptons le deal 🤝

Mais ce n'est pas fini, il faut maintenant qu'il aille imprimer le certificat d'assurance au village. Pendant ce temps nous retrouvons Yoann qui a négocié un échange de sa carte sim mauritanienne contre une sénégalaise 📱 Lucie effectue le même deal avec quelques gigas en plus car nous donnons deux cartes partiellement chargées. Quel plaisir de récupérer des cartes sim aussi facilement 😁 Nous prenons également le temps de manger mais il y a beaucoup d'enfants pauvrement habillés qui traînent autour du véhicule. C'est difficile pour nous de manger pendant qu'ils mendient, nous fermons donc nos rideaux et mangeons dans un silence pesant 😔 C'est dur d'affronter ces réalités de la vie, les enfants nous questionnent. Oui, ils sont pauvres, oui, ils ont sûrement faim, non, ils ne vont pas à l'école. Pouvons-nous les aider ? Nous cherchons encore la réponse à cette question 🤔 Ils sont tellement que nous ne pouvons pas donner à tous, si on donne à un, tous les autres viennent gonfler le groupe demandeur 😮‍💨 Bref, nous choisissons de faire travailler les adultes et de discuter gentillement avec les enfants tout en restant ferme sur le fait que nous ne donnons rien d'autre que nos sourires et notre considération 🫤

Une heure plus tard, notre papier nous est enfin livré. Enfin, livré, Matthieu est allé le quémander car notre assureur semblait nous avoir oublié 📝 Nous pouvons enfin rouler au Sénégal 🇸🇳

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