🇲🇷 Du sable, du sable et encore du sable

Nous repartons de Nouadhibou le 15 janvier en direction de l'Adrar, cette région mauritanienne située à l'Est du pays. Les routes bitumées ne sont pas légion dans le pays et toutes ne sont pas référencées par Google Maps 🛣️ Aussi faut-il avoir fait la causette avec des locaux ou des voyageurs auparavant pour savoir par où passer 🗣️ Nous, notre route du jour nous conduit à Chami. La majorité de la route est agréable, même si la qualité des routes mauritaniennes laisse à désirer 🤢 On remarque en particulier ces petites brumes de sable qui se déplacent au ras du bitume, portées par les vents du Sahara. Cela donne au voyage une petite touche fantasmagorique car autour de nous il n'y a rien d'autre que le désert 🏜️


Quelques dizaines de kilomètres avant Chami le bitume change brutalement de couleur et devient noir. Si on n'était pas plus au courant on pourrait se dire chic alors, ils viennent de refaire ce tronçon. Mais non, c'est tout l'inverse, c'est là que les ennuis commencent 😱 La route est défoncée, avec des zones remplies de trous qui nous forcent à ralentir drastiquement. Ce n'est pas de la piste hein, on aurait préféré, mais ce mélange bitume-trous est de loin le pire morceau de route que nous ayons jamais fait 🤯 D'autant que ce n'est pas constant non plus : il y a de petites lignes droites en bon état relatif où il est possible d'accélérer ; mais pas trop, car les trous reviennent bien vite 😅

En fin de journée nous arrivons à Chami, une ville champignon construite sur la présence d'or dans les alentours 🪙 De fait, la ville attire les chercheurs d'or de tout le pays et même au-delà, ce qui donne une activité débordante dans cette ville autrefois tranquille. C'est à Chami que nous avons rendez-vous avec les grands-cousins de Matthieu, une rencontre organisée par la mère de ce dernier 👵 Car nous ne connaissons pas encore ces grands voyageurs qui ont écumé les différents pays du monde mais qui ont une affection particulière pour le Sénégal où ils se rendent chaque année. C'est la fin de journée, ils ont passé la frontière aujourd'hui et leur route croise la nôtre pile ici. C'est ainsi que nous faisons la connaissance de Edmonde et Hervé 🤝 Mais juste avant de passer à l'apéro nous sommes interrompus par un gendarme qui nous prie de venir passer la nuit à l'abri des murs de la caserne 👮 Et voilà comment nous nous retrouvons à trinquer au jus de fruit (république islamique oblige) dans notre camping-car au sein de la caserne de gendarmerie de Chami 🤣 La soirée est très agréable, Edmonde et Hervé sont captivants. Ils sont très cultivés et ont beaucoup d'anecdotes à raconter. Tant les enfants que les parents sont conquis par cette rencontre brève mais intense 🤩


Le lendemain matin, après les adieux de rigueur, chacun reprend sa route. Pour notre part juste avant de partir nous aurons la visite de l'ami guide d'Abderrahim qui nous confirmera que nous ne pouvons accéder au Parc National du Banc d'Arguin en camping-car 😥 Les pistes sont très sableuses et donc les enssablements inévitables sans 4x4. Tant pis, nous aurions bien aimé y aller mais ce n'était pas non plus notre priorité. À la place nous continuons notre route vers Atar, la dernière ville de l'Est accessible par le bitume. Pour cela nous utilisons une route en très bon état et pas référencée sur Google Maps 🤯 Le trajet sera cependant suffisamment éprouvant car nous vivons notre première tempête de sable 😲 Le vent et les grains de sable bloquent la vue comme du brouillard et s'infiltrent partout à l'intérieur. On entend les rafales fouetter la carrosserie de notre bolide, et lorsque nous aurons l'occasion de sortir on s'apercevra qu'effectivement ça fouette la peau aussi. De cette tempête, ce sont les serrures qui auront le plus souffert 🔑 La serrure du réservoir de carburant s'ouvrira avec un peu de patience mais la serrure de la porte d'entrée sera définitivement dégradée et nous ne pourrons plus insérer la clé que difficilement.



La route vers Atar est longue, très longue, la faute à une vitesse moyenne peu élevée étant donné le revêtement de la route 🫨 En fin de journée nous nous arrêtons sur une station service et demandons à y passer la nuit. Cheikh, le gérant accepte sans aucun soucis et nous invite aussitôt à prendre le thé 🍵 Vu que nous n'avons rien de prévu ce soir là nous acceptons volontiers, car souvenez-vous, le thé mauritanien prend du temps 😁 Nous voilà donc assis sur des matelas et des coussins dans un coin de la boutique. C'est tout petit et poussiéreux mais Cheikh passe ses jours et ses nuits ici. Il nous prépare les trois thés sur son petit réchaud de camping et pendant ce temps nous discutons. Lui poursuit des études d'océanographie à l'université de Nouadhibou. Il est actuellement en année de césure car sa famille a des difficultés (qu'il ne nous a pas précisé) et compte reprendre ses études l'année prochaine. En revanche il ne sait pas si il aura un emploi après, car ceux-ci sont rares en Mauritanie et souvent peu qualifiés. En plein milieu du thé, notre hôte se lève, prend son tapis et nous dit "c’est la prière" 🛐 Comme ça, de but en blanc. Nous sommes un peu surpris et Lucie propose qu’on sorte, mais non, il faut qu’on reste. Nous voilà donc face à Cheikh qui fait ses inclinaisons en récitant ses sourates. C’est un moment comme on en rencontre dans la vie, où la gêne peut nous faire partir dans un fou rire incontrôlable. Lucie demande à Matthieu d'arrêter de la regarder sinon s’en sera fini du peu de contrôle qu'elle conserve 🤣 Ouf, l’instant se termine et personne n’a rit !





Après cette soirée sympathique et une nuit reposante, Matthieu tente d'aller remercier Cheikh en lui laissant un petit billet, comme cela se fait beaucoup au Maroc 💵 Cependant ce geste semble le contrarier et il refuse avec force. On croit donc l'avoir froissé involontairement ; son accueil était on ne peut plus désintéressé 😚 Cela nous étonne positivement car du coup nous ne sommes plus du tout dans une relation artificielle soutenue par l'argent comme souvent au Maroc mais dans une véritable envie de partager un moment avec des voyageurs comme nous. Cela rend ces rencontres infiniment plus précieuses ☺️

Après cela nous reprenons la route vers Atar. Nous donnons des fiches de renseignements à tous les barrages de police 👮 Ceux-ci s'inquiètent parfois de savoir d'où nous venons et où nous allons mais les contrôles durent rarement longtemps et en particulier nous n'avons aucune tentative de corruption à déclarer. En revanche les contrôles sont très nombreux. Sur une journée de route nous pouvons facilement déposer une dizaine de fiches 📁

Arrivés à Atar nous prenons nos quartiers au camping Inimi. Après avoir fait connaissance avec Nemoud, le propriétaire, nous entamons la journée avec des révisions scolaires pour les enfants 📙 Car les évaluations de fin de période approchent. Et oui, cette année nous sommes légèrement en avance sur le calendrier français. Nous resterons plusieurs jours au camping, un peu avant et un peu après notre excursion dans le Sahara 🤩 Pendant ces journées nous rencontrerons plusieurs voyageurs que nous recroiserons plusieurs fois : Olivier avec son 4x4 et sa cellule faite main, Yoann le cycliste et bien sûr Dominique et Christine, que nous avions croisé à Dakhla et qui nous ont d'ailleurs chaudement recommandé ce camping. Une période pleine de rencontres enrichissantes 😊



Cette escale au camping Inimi est l’occasion d’une âpre négociation 😛 Nous voulons effectuer une excursion de plusieurs jours dans le désert mais sans notre véhicule, pas très adapté à la tôle ondulée qui commence après Atar. Ce type de revêtement routier bosselé provoque des secousses fort désagréables pour le matériel et les passagers et nous préférons éviter les dizaines de kilomètres qui s'annoncent 😬 Lucie avait pris contact avec Sidaty, sur recommandation de Dominique. Malheureusement, suite à notre arrivée plus tôt que prévue (on a sauté le Banc d’Arguin), Sidaty n'était pas disponible avant plusieurs jours. Nous négocions donc avec Nemoud, le propriétaire du camping. Son excursion semble alléchante mais le prix qui est proposé est exorbitant, près de 1000€ 😮 Comme nous sommes "une famille qu’il aime bien" et qu’il voudrait "que les enfants découvrent le désert", le prix descend vite mais s’arrête légèrement au-dessus du maximum que nous nous étions fixé, 640€ 💵 S’en suivent des pauses puis reprises de négociation, nous finissons par accepter le deal et partons préparer nos sacs car le départ est le lendemain 🤯

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