🇲🇦 Oasis et palmeraie
Après notre premier séjour près du Sahara, il est temps pour nous de reprendre une route entre l’Atlas et l’Anti-Atlas, sur l'axe Agadir-Ouarzazate. Même sans dunes de sable, nous sommes toujours en zone désertique avec oasis et palmeraies 🌴 Le mot oasis désigne une zone de végétation isolée dans un désert tandis que palmeraie désigne une zone plantée de palmiers. Concrètement au Maroc, les deux sont synonymes 🤓
Notre découverte approfondie des palmeraies commence sur notre route, près du village de Jorf, peu après avoir mangé nos premières medfounas. Là se dressent de grands monticules de terre qui nous interpellent 🤔 Cela dure plusieurs kilomètres et nous voyons passer les panneaux "visitez les khettarras". Après avoir tergiversé nous finissons par faire demi-tour pour aller voir ces curiosités de plus près 😁 Dur dur de choisir où visiter mais on finit par s'arrêter près d'un chameau rouge qui nous a tapé dans l’œil et Saïd nous accueille gentiment pour aller visiter "sa" khettara 🐫 Il se trouve que les khettaras sont un dispositif traditionnel d'irrigation des palmeraies. Des hommes ont patiemment creusé des tunnels horizontaux, en légère pente, pour aller chercher de l'eau dans des nappes aquifères. Pour l'aération et l'entretien, ils ont aussi creusé des tunnels verticaux qui rejoignent la galerie principale et à la surface se trouvent les cônes de déblai que nous avons vu de la route 🤩 Tout l'objet de l'opération est d'amener de l'eau à la palmeraie, aussi dès que le flux d'eau d'une khettara cessait, les habitants creusaient encore un peu plus loin pour maintenir l’alimentation en eau ; ces tunnels ont donc été creusés sur plusieurs générations 🤯 Et d'ailleurs il n'y a souvent pas une mais plusieurs khettaras parallèles, permettant d'alimenter chacune une partie de la palmeraie. Toutes les familles de l'oasis travaillaient dur pour creuser les khettaras car la quantité d’eau à laquelle chacun pouvait prétendre dépendait du travail fourni lors de la construction de l'ouvrage 😮
Après avoir pris le thé avec Saïd nous reprenons la route vers Goulmima. Là bas nous nous installons au camping à l'européenne, organisé tout comme chez nous avec des emplacements délimités et tout et tout 🤣 Nous organisons notre visite de la palmeraie et du ksar avec Omar car Goulmima est un exemplaire typique de ksar et de palmeraie encore en activité. Pour cette visite nous sommes accompagnés de Jasmine, une Belge que nous avons rencontré au camping et avec laquelle nous avons sympathisé. La visite commence par la palmeraie qui est organisée sur trois niveaux exactement comme nous l'ont expliqué Fred et Jammy : tout d'abord des palmiers dattiers sont plantés pour absorber l'essentiel de la chaleur du soleil 🌴 Outre leurs délicieux fruits nourrissants, ces arbres sont particulièrement adaptés aux chaleurs extrêmes et fournissent une ombre bienvenue aux arbres fruitiers du deuxième niveau, ici des oliviers 🫒 Ces arbres fournissent aussi de l'ombre mais emprisonnent également une partie de l'humidité de l'oasis, ce qui favorise enfin le troisième niveau : les cultures vivrières ou fourragères. C'est à ce niveau là que l'on trouve une abondance de plantations différentes : orge, luzerne, blé, ... Chaque parcelle est bien délimitée par des petites digues de terre car pour faire pousser toute cette végétation improbable au milieu du désert il faut de l'eau 💧 Celle-ci provient de khettaras ou d'autres sources plus modernes, avec des pompes. La répartition de l'eau est strictement régulée et chaque parcelle est irriguée par intermittence, de l'ordre d'une fois par semaine, voir encore moins souvent 😬 C'est au paysan à qui appartiennent les terres de venir ouvrir les seguias (canaux à ciel ouvert) pour irriguer ses cultures quand son heure est venue. À noter que le système fonctionne 24h/24, il est donc possible que le créneau d'irrigation commence la nuit 😴
La palmeraie de Goulmima est de loin la plus belle que nous verrons de tout le Maroc 😍 L'ensemble est plein de vie, nous voyons la zone irriguée, bien humide, en arrivant, puis les zones plus sèches qui bénéficieront bientôt de l'arrivée de l'eau. Ça et là des hommes et des femmes s'occupent de désherber ou de récolter pendant que les écoliers traversent l'oasis à pied ou en vélo 🤩 Quand la végétation s'arrête, à la fin de ce grand dédale, nous débouchons sur la place du village, qui sert principalement à faire sécher les récoltes le moment venu. Beaucoup d’habitants sont hébergés dans le ksar (village fortifié) attenant. Après avoir passé la porte d'entrée, Omar nous fait passer dans les ruelles étroites, entre les bâtiments en pisé, un mélange de terre et de paille. Évidemment ceux-ci nécessitent un entretien constant et l'eau courante est proscrite : une fuite sur une canalisation serait désastreuse pour les murs des habitations 😱 La vie est donc rude pour les habitants et en particulier pour les femmes qui se chargent des corvées d'eau pour en amener à l'intérieur et de la lessive qui est près de la rivière à l'extérieur 😫
Omar nous explique ensuite le fonctionnement spécifique du ksar de Goulmima. Pour éviter de tomber en ruine comme d'autres ksar des environs suite à l'exode des paysans partis en ville, Goulmima a fait le choix d'offrir les hébergements aux familles (souvent nomades) qui viendraient s'installer dans le ksar, charge à elles de s'occuper de l'entretien des bâtiments mis à leur disposition. Dans les faits nous avons observé que quelques habitations restaient disponibles et que certains espaces hébergeaient en fait du bétail 🐐 Mais oui la majorité des bâtiments sont occupés et dans un état raisonnable.
Nous sommes vendredi, Omar nous emmène ensuite déguster un couscous chez une famille du ksar. Pour ouvrir la porte nous découvrons le fonctionnement de la serrure berbère, en bois avec une clé qui ressemble à brosse métallique. Albin est fan de ce mécanisme inédit 😁
La femme et l'homme qui nous accueillent sont très sympathiques et le couscous est très bon. Par contre nous sommes un peu dubitatif sur les raisons de leur accueil car au moment de partir ils essaient tant bien que mal de nous retenir en nous déguisant en berbères puis en nous chantant quelques chansons 🤔
Quelques kilomètres plus loin nous arrivons au musée des Sources de Lalla Mimouna. Cet établissement particulier est tenu par un vieil excentrique que Matthieu trouve immédiatement antipathique à cause de son manque d'humilité 🥸 Le reste de la famille l'apprécie pas mal et suit avec attention les instructions de visite de son musée hétéroclite. Il y a un peu de tout, d'objets préhistoriques, de tenues traditionnelles, d'outils, ... Le tout bâti autour de quatre sources d'eau gazeuse. Les enfants apprécieront particulièrement la démonstration de la clepsydre par le maître des lieux.
Les enfants repartiront avec en cadeau des roses de Jéricho, une plante qui pousse dans le désert 🌹 Elle a la particularité de se rétracter sur elle-même en cas de manque d’eau puis de s’ouvrir grâce à l’eau 🤯 Cela nous donnera l’occasion d’une expérience. Au soir, les enfants disposent leurs roses de Jéricho dans un bol d’eau, au petit matin nous les retrouvons ouvertes et épanouies 🤩
Le soir |
Le matin |
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