🇲🇦 Les landédaens à Marrakech (chapitre 2)
De bon matin, nous retrouvons à leur riad marrakchi Gaëlle, Xavier, Jacqueline, Patrick, Catherine et Michel, puis nous partons à deux voitures de Marrakech en direction d'Imlil. Cette ville est un point de départ incontournable de bon nombre de randonnées dans le Haut-Atlas, notamment celle de l'ascension du Djebel Toubkal, le plus haut sommet d'Afrique du Nord ⛰️ Rien d'aussi éprouvant n'est normalement prévu ce 13 novembre mais nous ne savons pas précisément ce qui nous attend 😀
Toujours est-il que la route vers Imlil dure environ 2h et que plusieurs arrêts sont prévus 🛑 Premier arrêt à un panorama sur les contreforts du Haut-Atlas, endroit qui possède de manière fortuite une boutique vendant tout un tas d'objets artisanaux 😜 Mais ce que nous retiendrons c'est que devant nos yeux, sur les montagnes, il y a énormément de maison totalement ou partiellement écroulées 🥹 Ce désastre a eu lieu à cause d'un tremblement de terre de 2023 dont l'épicentre se trouvait justement dans le Haut-Atlas, l'une des régions pauvres du Maroc. Les Berbères qui y habitent construisent fréquemment leurs habitations en pisé, un mélange de terre, de paille et éventuellement de gravillons. Comme on peut l'imaginer ce matériau n'est pas très solide (même si il a d'autres avantages) et c'est l'une des raisons pour lesquelles le tremblement de terre a fait plus de 3000 victimes et 300000 sans-abris 😱
Du côté des bonnes nouvelles, d'après ce que nous avons entendu, le roi a accordé des aides conséquentes aux familles touchées pour les aider à reconstruire (en briques cette fois-ci) 💵 Dans la réalité ce processus de reconstruction prend du temps. Par exemple nous avons discuté avec un autochtone qui attendait que son chantier démarre depuis plus d'un an 😬 En attendant il était obligé de vivre sous une tente avec sa famille et de piocher dans son budget prévu pour sa nouvelle maison ⛺
Notre deuxième arrêt se fait à une coopérative féminine d'huile d'argan. Nous sommes d'abord accueillis avec un petit casse-croûte : du thé et du pain à plonger dans de l'huile d'olive, du miel ou une pâte à la cacahuète 😋
Ensuite nous découvrons la manière artisanale la production d'huile d'argan. L'arganier, est un arbre endémique du Maroc et donne des fruits charnus renfermant un noyau. Dans le processus il faut d'abord récupérer le noyau puis le casser pour en extraire l'amande qui sera seule broyée pour obtenir la célèbre huile d'argan. Si l'on souhaite obtenir de l'huile d'argan alimentaire il suffit juste de torréfier les amandes avant le broyage 🔥 Traditionnellement ce sont les femmes qui font la récolte puis le broyage à la main avec des petites meules en pierre. Les amandes se transforment d'abord en une espèce de pâte dont l'huile finit par suinter.
L'huile est ensuite conditionnée en divers cosmétiques, soit pure soit additionnée à d'autres substances pour guérir les vergetures, les cheveux qui tombent, les tâches, les rides, les amours perdus, le cancer, ... Breum hum, bref c'est une huile magique, que la coopérative vend à prix d'or 🧙 Bon après ça fait fonctionner l'économie locale et d'après ce qu'on nous a expliqué cette coopérative fait travailler environ une trentaine de femmes, chacune travaillant une semaine toutes les six semaines à tour de rôle 🧍♀️
Les achats de chacun et chacune effectués, nous voilà repartis en voiture vers notre destination finale. Là ça commence à monter dur avec pas mal de virages. On voit qu'on rentre dans le Haut-Atlas ⛰️ À l'arrivée notre chauffeur nous laisse en compagnie de Mustafa, notre guide de randonnée. Enfin "randonnée", nous découvrons rapidement qu'il s'agira plutôt d'une balade dans les montagnes. Tout d'abord nous allons voir la cascade d'Imlil, assez jolie mais relativement touristique ⛲ Pas mal de gens sont présents, ce qui gâche un peu le côté majestueux et serein de l'endroit.
Mais le vrai trésor de la balade est encore devant nous, alors que nous pensions déjà y être 🤯 Mustafa nous entraîne à sa suite vers les villages à flanc de montagne que nous observions d'en face. Jamais nous ne nous serions aventurés là sans lui. Nous découvrons pour la première fois de très très près un authentique village berbère 🤩 Ici pas de vendeurs à la sauvette qui essaient de nous revendre des colliers made in China mais de vrais habitants. L'un s'occupe de son potager, un autre groupe construit un bâtiment, les enfants espiègles essaient de nous parler en berbère, ... Nous voyons de près la vie quotidienne qui semble difficile dans ces montagnes. D'après Mustafa, l'économie de la région est essentiellement tournée vers le tourisme, ce qui apporte un peu d'argent aux familles locales qui vivent autrement de cultures de subsistance.
À force de cheminer, nous finissons par arriver tout fourbus à l'endroit où nous mangeons. Au menu : repas berbère typique. À l'apéro l'incontournable thé à la menthe, surnommé ici le whisky berbère 🫖 En entrée une salade de riz chaud et crudités, en plat principaux une omelette berbère aux tomates d'un côté et du poulet aux citrons confits d'autres part. On termine par des clémentines en dessert 🍊 Les plats chauds étaient cuits dans des tajines et tout était très bon. De plus nous étions installés sur des tapis avec des coussins dans le dos sur la terrasse de la maison, au soleil ☀️ C'était un moment vraiment chouette 👍
Après le trajet retour jusqu'au riad de Marrakech, tout le monde est un peu fatigué de cette journée pleine de marche et de découverte. Albin fait même une sieste sur l’épaule de Gaëlle et se réveille en disant "on est déjà à Marrakech ?".
Une petite équipe de personnes motivées dont nous ne citerons pas les noms se monte pour aller acheter de l'alcool en prévision de l'apéro du soir. Pas de whisky berbère cette fois-ci, de la bière et du vin comme chez nous 😁 C'est Matthieu qui aura l'honneur de choisir le restaurant du soir. N'ayant ni le guide du Routard de Xavier, ni le sixième sens de Lucie, il s'en remet à Google Maps qui lui indique un établissement approprié à cinq minutes. Sauf que ce que l'on ne savait pas (et que le gérant s'est bien gardé de nous dire), c'était que le restaurant en question était plus ou moins en train de fermer. Donc si les couscous étaient complets pour les hommes, ce n'était pas le cas des femmes qui avaient commandé une soupe de légumes + chabakia + oeuf + dattes servie sans chabakia ni oeuf ni dattes 😒 Fort heureusement, suite au repas du midi elles n'avaient pas trop faim. Et pas de geste commercial du patron, un peu abusé quand-même 😤
Nous devons la dernière aventure de la soirée à Patrick, qui s'est glissé subrepticement dans l'entrée d'une espèce de remise et a commencé à discuter avec le gardien. Il se trouve que le gardien se charge de remplir constamment la chaudière en copeaux de bois pour faire fonctionner le hammam attenant 🔥 Et accessoirement faire cuire des tangias, le plat typique de la ville 😋 Avec des notions de sécurité incendie toutes relatives bien sûr 😅
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