🇲🇦 Les Breizh Trotters à l'arrache

En quittant les falaises du parc national d'Al Hoceïma le 27 octobre, nous entamons une route vers l'ouest qui nous mènera sur la côte atlantique. Sur cette route nous devrons traverser notre première chaîne de montagnes marocaine : le Rif. Notre première étape de trajet se situe à Chefchaouen, la fameuse ville bleue. Première chose à noter c'est que nous sommes dans LA zone productrice de cannabis du Maroc 😲 C'est la raison pour laquelle pendant notre trajet bon nombre de personnes nous ont fait le signe de fumer pour qu'on leur achète un peu d'herbe, quand ils n'en ont pas proposé directement à Matthieu lors de nos arrêts pour l'eau ou le carburant. Poussant la proposition jusqu'à “mais si tu n’en veux pas pour toi, prends-en pour tes copains” 🤡 N'étant pas fumeur nous avons poliment décliné d'autant que la consommation est illégale, à l'inverse de la production 🙃 Non ce n'est pas super cohérent.

Les bords des routes du Rif sont décidément pleines de personnes. Outre les revendeurs d'herbe rigolote, il y a ceux qui attendent un taxi, une livraison ou encore d'être pris en stop. Nous sommes assez surpris car notre bolide suscite assez fréquemment des réactions alors que nous pensions le pays sans arrêt sillonné par des retraités en camping-car. Souvent les réactions sont des petits coucous de la main comme au Salvador 👋 Des fois les coucous sont plutôt des doigts d'honneur 🖕 Une autre fois c'est un gamin qui nous a volontairement visé avec son ballon ⚽ Une chance, pour d'autres voyageurs ça a été des cailloux 😬 On ne comprend pas trop les raisons de ces dernières réactions mais cela nous met un peu dans une position d'alerte et nous ne nous sentons pas forcément très bienvenus dans cette partie rurale du Maroc 🥲

Le ciel est gris pendant que nous nous baladons à Chefchaouen mais nous apprécions quand même notre visite dans les petites ruelles de la médina (ancienne ville médiévale avec des ruelles pas très larges). Tous les murs sont peints en bleu et l'on peut admirer la ville sous le soleil depuis la mosquée espagnole, un bâtiment situé un peu à l'écart de la ville.






Nous n'irons pas visiter la kasbah (citadelle fortifiée située en plein coeur de la ville) dont seul les jardins visibles de l'entrée ont attiré notre œil mais nous irons une fois encore au restaurant 😋 Cette fois-ci c'est tagine pour les parents et brochettes pour les enfants. Une fois encore la cuisine marocaine ne faillit pas à sa réputation, les légumes (haricots verts, carottes, pommes de terre) sont assaisonnés comme il faut et bien mijotés dans ce plat en céramique typique. Encore une fois nous nous en sortons pour environ 20€, le tarif qui deviendra notre référence à chaque fois que nous mangerons à l'extérieur 🍽️ En dessert nous prendrons quelques petites douceurs typiques à la pâtisserie située en face. Délicieux mais bourratif et plein de sucre : impossible d'en manger plus de 3 ou 4 🤢 Et c'est Matthieu le lichou qui parle, Lucie, elle, préfère passer son tour.




Après cette visite urbaine nous nous rendons à Akchour pour visiter le parc national de Talassemtane. Au programme, 14 kilomètres de marche sur un premier sentier pendant environ une heure aller-retour, pour atteindre le pont de Dieu une jolie arche naturelle. Le reste du trajet est consacré à un autre sentier qui nous mènera à la grande cascade d'Akchour. Les deux sentiers semblent être dans une zone touristique car bon nombre de restaurants sont disposés le long de la rivière. En revanche le secret bien gardé c'est que la grande cascade d'Akchour n'a plus d'eau ! J'imagine qu'une cascade sans eau c'est un peu moins vendeur touristiquement parlant 😂 Pas de réchauffement climatique à rechercher ici mais plutôt la construction de barrage en amont de la rivière pour l'irrigation des cultures. Nous étions prévenus mais avons rencontré plusieurs autres voyageurs surpris de ne pas trouver d’eau à la fin de leurs efforts 🫠 Il n'empêche qu'un petit filet d'eau permet de maintenir une jolie végétation autour de la chute semi-circulaire qui offre une vue exquise. Nous y boirons un petit thé à la menthe, la grande découverte des enfants dans les traditions marocaines, avant de nous en retourner 🫖









Pendant la randonnée nous avons été accompagnés par intermittence par trois chiens errants, qui ont manifesté de l'agressivité entre eux mais pas envers nous 😒 Albin s'en est donc fait rapidement des amis et a inventé des jeux dans lesquels chacun avait un rôle et en était très content et les appelait ses "amis". Les parents étaient un peu moins contents de ces canidés qui ont eu la fâcheuse tendance de dormir sous notre camping car pendant les deux nuits que nous avons passé à Akchour. Deux nuits pendant lesquels nous avons été réveillés par des aboiements à l'étage d'en dessous 🐕



Le matin de notre départ nous voyons passer un chasseur avec son fusil sans y prêter plus attention 🔫 Jusqu'à ce que ses tirs soient un peu trop proches de nous. Jusqu'à ce qu'on le voit faire partir avec son pied un chien réfugié sous notre camping car. Jusqu'à ce que Lucie le voit un peu plus loin braquer le chien et l'abattre 😰 Stupeur, horreur et incompréhension pour les enfants et les parents. Cependant derrière une apparente barbarie, nous avons essayé de trouver ensemble une explication logique : c'est probablement leur méthode de contrôle de la population de chiens. Quand il commence à y en avoir trop (une dizaine d'après nos observations) ils les abattent avant que la situation ne dégénère. Autant vous dire que la situation a bien refroidi tout le monde et a mis un terme à la séance d’école qui était en cours 😭 Albin était très triste pour les chiens mais à notre départ 30 minutes plus tard, un chien errant était toujours en vie. Tout espoir n'est donc pas perdu dans son esprit pour ses trois "amis".

Quelques heures de route plus tard et nous atteignons la côte atlantique. Pas question de s'y baigner pour autant. Déjà l'océan est réputé être froid car aucun courant chaud ne vient le réchauffer mais en plus on est clairement dans un temps d'automne avec des températures qui atteignent péniblement les 18° avec même parfois des petits épisodes nuageux voir de pluie 🌦️ Oui, rien à voir avec notre Bretagne natale mais nous sommes venus au Maroc avec l'idée d'être tranquilles au soleil à longueur de temps. La réalité est un peu plus contrastée 😎

Notre spot dodo du soir a été choisi avec un intérêt tout particulier, c’est un parc accueillant les camping-cars mais qui possède également une grande zone de jeux enfants et un petit café. C’est l’occasion pour nous de terminer la journée en sirotant notre thé à la menthe tout en voyant les enfants s'éclater et se salir dans les jeux. Le soir, le parking s’est rempli de splendides camping-cars français dont les propriétaires sont des retraités à la recherche de soleil. Ça nous fait rire de les voir tous s’installer collés les uns aux autres et sortir leurs paraboles 📡 Seul l’un d’entre eux viendra se garer à côté de nous pour finalement aller se glisser entre deux véhicules de l’autre côté du parking, la raison n’est pas la beauté éblouissante de notre bolide mais la présence d’un arbre qui empêche la réception de la télé 😞 Et oui, une soirée sans télé ce n’est pas possible 📺

La ville dans laquelle nous venons d'entrer est la fameuse ville de Larache, source inépuisable de jeux de mots dans le bolide.

- "On dort à Larache ?"
- "Oh non j'ai trop faim, on ne peut pas manger à Larache ?"
- "Ok mais d'abord on va faire des courses à Larache"

Hahaha et on s'esclaffe comme des baleines 🐋 La raison de notre venue dans cette ville qui pourrait être jumelée avec Montcuq est la présence des ruines romaines de Lixus, cité antique où nous croisons à nouveau la mythologie gréco-romaine car Pline l'Ancien y place le jardin des Hespérides, dans lequel Hercule, encore lui, aurait volé les fameuses pommes d'or 🤩 Plus prosaïquement il semble qu'à l'époque romaine Lixus était une ville qui vivait essentiellement de la pêche au thon et de sa transformation. Car à Lixus, les archéologues ont mis à jour un véritable quartier industriel situé dans la partie basse de la ville : 10 usines comprenant en tout 150 bassins pour la macération du poisson. La sauce au poisson de Lixus était réputée et s'exportait dans tout l'empire 🐟



Après une remontée éprouvante vers la partie haute de la ville 🥵 nous retrouvons des ruines plus classiques comme des résidences de familles riches, un palais mais aussi un amphithéâtre et des termes. Mis à part pour l'amphithéâtre qui conserve sa forme et ses gradins, il faut pas mal d'imagination pour les autres bâtiments qui sont composés quasi-exclusivement de murs bas 😛

Reconstitution de combat de gladiateurs






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