🇲🇦 Le roi et l'oiseau

À partir de notre arrivée à Larache (hahaha), nous allons longer la côte Atlantique jusqu'à arriver au même niveau que Marrakech, où nous avons rendez-vous avec la marraine de Lucie à la mi-novembre. Le 31 octobre, jour d'Halloween nous atteignons la ville de Moulay Bousselam. Malheureusement pour les enfants, les marocains n'ont pas du tout la coutume d'Halloween 🎃 comme nous le confirmeront d'ailleurs nos voisins de Brest, Patrick et Saïda 🙁 Les enfants sont déçus, et c'est dans des moments comme ceux-là que leur vie bretonne leur manque 🥲 Ils rêveraient tant d'être avec leur bande de copains pour faire le tour des maisons du quartier. Mais à l'heure actuelle nous sommes loin ; tant pis qu'à cela ne tienne, nous organisons nous-même notre petite célébration. Après avoir fait des courses de bonbons au Marjane, nous nous mettons face au film Gremlins pour l'ambiance. C'est le premier film d’horreur des enfants et l'idée de possibles morts dans d’atroces souffrances les angoisse ☠️ Albin finira régulièrement la tête cachée dans le coussin et les oreilles bouchées au cours des scènes stressantes 😨 Lucie nous concoctera un plat d'horreur à base de pâtes et de la version locale des Knackis, le ketchup servant de faux sang 🧛 Si le goût n'était pas forcément au rendez-vous, l'effort et le résultat visuel ont été applaudis par tous les membres de la famille 👏




Nous avons passé cette soirée dans le petit camping de Kabir. Kabir est un homme extrêmement sympathique et ornithologue amateur 🦩 Ça tombe bien car le parc national de Merja Zergua, qui s'étend sur la lagune éponyme, est tout proche ! Nous partons donc avec notre hôte de bon matin, alors que la brume empêche encore tout vision, dans sa plate en bois pour un tour d'observation des oiseaux. Les pêcheurs locaux commencent également leur journée, nous avons l’impression d'être hors du temps entourés par le silence. Le bateau n'a pas de moteur pour ne pas effrayer les oiseaux et donc Kabir rame, observe et nous nomme les différentes espèces que nous rencontrons comme l'aigrette guarzette, le petit graveleau, ... Bon nombre de ces oiseaux sont des migrateurs qui passent l'hiver au Maroc et l'été dans l'un ou l'autre des pays d'Europe 🐦 La brume disparaît petit à petit et la marée monte. Nous finissons par déambuler dans la vase afin d’essayer de s’approcher des flamands roses qui s’envolent alors que nous sommes encore à distance très respectable🦩 À la fin de la matinée nous sommes incollables sur les espèces qui peuplent la lagune. Malheureusement ce sont des connaissances qui ne durent pas et il est dur de se rappeler de tous les noms au moment d'écrire ces lignes 😆






Au retour, les enfants testent la rame. Malgré leurs efforts, ce n'est pas grâce à eux que nous pourrions rejoindre la terre ferme efficacement 😂 Nous rentrons en faisant du bateau stop pour des pêcheurs de vers qui demandent à Kabir de les transporter de l'autre côté de la lagune. L'un des jeunes pêcheurs prend son relais à la rame, il est bien plus efficace que les enfants 🤣



Pour midi, la femme de Kabir nous a préparé un couscous, la spécialité du vendredi partout au Maroc. C'est notre premier couscous marocain et nous nous régalons tous ensemble autour du grand plat commun. Poulet, courge, carotte, navet, tout est bon 😋 Pendant que Lucie et les enfants essayent tant bien que mal de faire école après cette journée déjà bien remplie, Matthieu déguste un thé à la menthe en compagnie de son hôte qui a toujours une anecdote à raconter 👼



Alors que la journée se terminait tranquillement après avoir été aussi bien remplie (comme nos estomacs), nous étions prêts à nous reposer avec nos lectures respectives mais nous entendons de gros moteurs se rapprocher et finalement s'installer dans le camping de Kabir. Ce sont les quatre 4x4 de trois familles françaises qui sont venues faire du hors piste au Maroc 🚙 Nous sympathisons rapidement avec eux et ils nous invitent chaleureusement à prendre l'apéro avec eux. Pendant que les enfants jouent avec Jody, la fille de 10 ans de l'une des trois familles, les parents glanent pas mal d'informations sur le Sénégal où les parents de Jody ont vécu pendant cinq ans. État des routes, papiers, sécurité, tout y passe ! Cela nous rassure beaucoup ☺️ Nous profitons avec plaisir de saucisson, pâté et comté généreusement partagés par nos compagnons d’un soir. Nos bretzels et Pringles font pâle figure à côté 😄



Le lendemain matin, nous passons encore un beau moment autour du petit déjeuner offert par nos hôtes. Découverte pour la première fois (mais pas la dernière) des msemens, des sortes de crêpes comme ils disent ici. Mais nous, en tant que bons bretons puristes, pouvons vous dire que ça n’a rien à voir 😛 Les msemens cuisent sur une plaque huilée et sont pliés de manière feuilleté tout en étant saupoudrés de semoule très fine. Autant vous dire que c'est nourrissant 😁



Nous rencontrons également Vincent, un français tombé amoureux du Maroc, puis d’une marocaine 👩‍❤️‍👨 Initialement motard, il vient de tout vendre en France pour s’acheter un camping-car et découvrir le pays autrement. Nos chemins se séparent ensuite de tout ce beau monde et les gros moteurs des voitures faites pour le franchissement s'éloignent. Nous remercions Kabir et sa femme Saïda avant de reprendre notre route vers Rabat. Et avec l'autoroute cette fois-ci 😀 Les tarifs de la voie rapide n'étant pas très élevés, nous en profitons pour la première fois. Même si nous ne pouvons pas rouler jusqu'à 120 km/h 😛

L'arrivée à Rabat est étonnante car nous arrivons en plein de cœur de la ville en peu de temps. La capitale du Maroc est à taille humaine et ne compte pas une banlieue très étendue. L'atmosphère y est spécialement calme et cela nous plaît 😊 Au niveau des visites nous commencerons par la tour Hassan, le minaret d'une ancienne mosquée du XIIe siècle avant d'aller visiter le mausolée de Mohamed V, absolument magnifique tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. La tombe du roi est située en contrebas et un imam s'occupe probablement d'y veiller tout en lisant le Coran. C'est ici que nous découvrirons le zellige, un type de mosaïque où chaque élément de céramique est découpé avec précision. Cela fait des décors sublimes que l'on retrouvera dans énormément d'autres bâtiments au Maroc 🤩 Il faut noter que l'espace qui relie la tour Hassan au mausolée est gardée par des gardes équestres, qui n'ont rien à envier aux Horse Guards britanniques 🐎










Mais au fait qui est Mohamed V ? C'est tout simplement le premier roi du Maroc, celui qui a négocié l'indépendance de son pays en 1956 avec la France qui avait placé le Maroc sous protectorat 🇲🇦 On le considère donc comme le père du Maroc moderne. Depuis se sont succédés son fils Hassan II et son petit fils Mohamed VI, toujours roi à l'heure actuelle. D'ailleurs si un bâtiment public ou une rue doit porter le nom de quelqu'un il s'agit probablement de celui de l'un de ces trois personnages car les marocains sont très attachés à leur royauté et donnent au roi une grande importance 🤴

Après ces visites, nous nous rendons dans la kasbah des Oudayas, un peu plus excentrée. C'est un ancien camp militaire fortifié mais on s'y retrouve comme à l'intérieur d'une médina, avec plein de boutiques et des mosquées, les remparts en plus. La vue de l'autre côté de l'oued (rivière) Bouregreg, nous permet d'observer la ville de Salé, dont les pirates et corsaires ont marqué l'histoire maritime du XVIIe siècle 🏴‍☠️







Nous commençons également à prendre nos habitudes de ravitaillement et n’hésitons plus à acheter nos fruits et légumes dans les petites échoppes. Les vendeurs sont toujours étonnés de voir la quantité que nous achetons. Nous avons l’impression qu’ici ils préfèrent acheter tous les jours et sûrement moins de fruits que nous 😗

Le soir, nous nous retrouvons sur un parking de Rabat avec vue sur mer. Le hasard a voulu que des jeunes locaux nous demandent de déplacer le camping-car afin d'avoir suffisamment de place pour leur terrain de foot improvisé ⚽ Albin a bien tenté de les rejoindre pour participer, mais malheureusement cela devait être un match à enjeux pour ces garçons d'une douzaine d'années. Il s'est donc rabattu vers un garçon de son âge avec qui il a fait des passes, malgré la barrière de la langue. Car le français est surtout maîtrisé par des personnes un peu âgées ou dans les zones touristiques. En dehors de ça il faut parler soit darija (la version locale de l'arabe) ou l'un des dialectes berbère (rifain, chleuh ou tamazight). Pour notre part nous nous concentrons sur quelques mots d'arabe car rien que la prononciation est difficile 😬


Le lendemain matin, pour la première fois nous allons faire des courses d'alcool 🍷 Nous sommes dans un pays où la religion officielle est l'islam et il est donc assez rare de trouver des breuvages alcoolisés, que ce soit dans les restaurants où dans les magasins 😬 Pour en acheter, pas d'autres choix que de se rendre dans un magasin spécialisé, dans notre cas la "cave" d'un magasin Carrefour, avec sa propre entrée dédiée, sa caisse et tout et tout. Après avoir fait nos achats de vin marocain (oui, oui, oui) nous nous sentons plus ou moins comme des contrebandiers trimballant une marchandise interdite. L'absence d'alcool nous manque bien évidemment (en particulier dans les restaurants et dans les bars) mais il y a quand même des côtés positifs. Peu importe l'heure, dans la rue ou sur la route, il est quasiment impossible de croiser quelqu'un de saoul 😳 C’est rassurant lors de nos nuits, en Amérique centrale nous avions parfois des doutes sur les personnes autour de nous. Et que l'on marche ou que l'on conduise, cela rend l'atmosphère générale des villes beaucoup moins anxiogène 😀

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