🇵🇦 Fin de la saison 1
C'est le 22 juin que nous sommes arrivés dans la ville de Panama, pour notre toute dernière étape avant notre départ du continent américain. Pour notre retour en avion, nous avons besoin de grands sacs de voyage car nous n'allons plus avoir accès au camping-car pendant un mois, le temps de sa traversée océanique 🚢 En bons français nous nous rendons au Decathlon de Panama City, situé dans un grand centre commercial où nous passerons la journée. Le Decathlon est plus petit, plus cher et moins bien achalandé que nos versions françaises : les grands sacs de sport à 15$ ne sont plus disponibles et il n'ont que des alternatives à 60$ plus petites 😔 Bon bah pour les utiliser une seule fois ça fait cher on va essayer ailleurs. On repartira juste avec des sacs à dos qui feront office de bagage cabine. Heureusement le complexe commercial est immense et doté de quatre étages. Après plusieurs tentatives infructueuses dans différents magasins c'est finalement Lucie qui trouvera les objets de notre convoitise au dernier étage du dernier magasin que nous avions fait alors que Matthieu était prêt à baisser les bras 💪 Comme quoi la persévérance paie !
Pour le midi nous allons au Food Court du Mall. Comme celui que nous avions fait à Las Vegas, autour d'un espace commun avec tables et chaises, s'enchaînent les petits box des chaînes de fast-food : McDonald's, Burger King, KFC, Wendy's, Sushi Express, Churroland, ... Entre nous quatre il n'y aura pas un seul repas identique 😋
Enfin dernière nécessité pour la dépose du camping-car : acheter une carte SIM locale qui nous permettra de rester en contact quand Matthieu ira seul au port. Nous attendrons une bonne demi-heure avant de ressortir de +Movil avec notre nouveau forfait valable 3 jours pour la modique somme de 3$ 😁
En prévision de notre départ nous nous sommes installés au camping de Overland Embassy, une société de shipping pratiquant des prix outrageusement chers comparés par exemple à IVSS que nous utilisons. Leur camping est accessible à tout le monde donc nous en profitons 😗 C'est là que nous ferons la connaissance du sympathique Sylvain des Viens voir ailleurs. Sa moitié est partie faire une pause estivale en Suisse pendant qu'il se charge du shipping vers l'Amérique du Sud. Nous ferons des parcours assez semblables et nous nous échangerons nos ressentis tout au long du processus 😉
Le shipping n'est pas une opération facile car il y a plein de règles à respecter. Première étape le ménage et le rangement 🧹 Selon les directives des compagnies maritimes les véhicules qu'ils embarquent doivent être propres et apparemment vides. Haha et dire qu'à la base on comptait arriver comme des fleurs sur Panama City avec un seul jour pour tout nettoyer 😂 Entre le tri inévitable des affaires qu'on ramène avec nous en avion (précieuses comme les ordinateurs ou indispensables comme les cours des enfants) et le nettoyage des surfaces, on n'a pas chômé pendant 5 jours. Par petites sessions je vous rassure mais c'est sûr qu'une seule journée n'aurait pas été suffisante 🤭
Deuxième étape pour pouvoir faire le shipping au Panama : obtenir un document de la Direccion de Investigacion Judicial. La procédure et le document s'appellent communément le DIJ comme dans "t'as fait ton DIJ" ou "peux-tu m'envoyer ton DIJ" 😁 Le but des autorités panaméennes est de vérifier que ton véhicule n'est pas recherché pour une quelconque infraction ce qui n'est pas dérangeant en soit mais pose quelques soucis par rapport aux délais 😰 Je m'explique. Le DIJ n'est valable que 8 jours et le véhicule doit être sorti du pays avant ça. Comme la compagnie maritime nous convoque environ 5 jours avant le départ pour déposer le camping-car au port, cela ne laisse pas beaucoup de marge à l'erreur. Deuxième point : le DIJ n'a lieu qu'en semaine et la procédure démarre à 7h tapante. Il y a un nombre limité de places numérotées chaque jour. Plus tu es tôt, plus tu passes vite. Pour l'anecdote le jour où nous y sommes allés, le couple d'Allemands qui avait le numéro 1 était arrivé à 4h30 afin d'être sûr de ne pas rater à nouveau leur DIJ (ce qui aurait annulé de facto leur shipping je le rappelle). La veille ils avaient été recalés à cause d'une erreur dans le numéro VIN de leur véhicule sur leur TIP, le document d'importation temporaire que les douaniers nous remettent à l'entrée dans le pays 😭 Le temps d'aller faire corriger l'erreur aux douanes ils devaient attendre le lendemain pour le DIJ.
Nous en arrivant à 5h30 on nous a donné le numéro 5 quand les festivités ont commencé à 7h, ce qui est pas trop mal. Le quartier est super glauque, pas du tout rassurant 🔪 Et pas du tout facile à se garer. Des policiers font des rondes jusqu'à ce que le soleil se lève, on sent bien que ce n’est pas un quartier sûr 😨 À 7h donc un type sort du bâtiment, nous distribue nos petits papiers numérotés puis sort son petit bureau. Il nous fait mettre en rang comme à l'armée et nous fait un petit speech qu'un colonel n'aurait pas renié. Oui faut rester bien en ligne, faut pas toucher son petit bureau, il faut répondre aux questions clairement et blablabla. Il y a des mecs dès que tu leur donne un petit pouvoir ils se sentent plus 🤪
Ainsi donc nous passons un par un à son bureau pour la vérification documentaire. Le préposé vérifie que nous avons bien tous les documents nécessaires et le bon nombre de photocopies. Oui tu peux te faire recaler parce qu'il te manque UNE photocopie 🙃 Une fois que tout le monde a montré ses documents c'est l'heure de l'inspection des véhicules. Alors pour nous les étrangers c'est simple il vérifie que le numéro VIN principal correspond bien aux documents. En revanche pour les locaux il vérifie le VIN du pare-brise, la plaque rivetée, le numéro de moteur, ... Bref tout ce qu'il peut vérifier il vérifie 😁 Quand enfin nous avons terminé cette étape, nous nous rendons à pied de l'autre côté de l'autoroute. Sans passage clouté hein sinon c'est pas marrant 🛣️ Après avoir mis sa vie en danger, Matthieu est invité à attendre tranquillement sur une chaise avec les autres personnes. Une heure plus tard quand nous sommes finalement 5 ou 6, une policière nous appelle un par un, prend nos papiers et nous convoque à nouveau à 14h, le temps qu'elle mène son enquête 🕵️
On part donc manger dans un endroit plus sympathique et nous revenons à l'heure prévue. La bonne blague : à 15h la petite dame nous rappelle de nouveau un par un et nous remet enfin le précieux sésame 🥲
Heureusement que Matthieu est consciencieux et se renseigne bien en amont des procédures à réaliser. À notre retour au spot dodo, notre copain de shipping se renseigne sur notre journée. Il ne s’attendait pas à ça et partira très rapidement faire plusieurs photocopies afin de compléter son dossier 🤣. C’est beaucoup de stress mais nous sommes heureux du résultat positif de la journée. Pendant ce temps les enfants ont enchaîné le travail scolaire pendant que Lucie organisait les bagages. Un vrai travail d’équipe 🤝
Avec le DIJ et le camping-car tout propre et tout rangé on pensait être prêts à aller au port. Sauf que la compagnie maritime a décidé d'établir une nouvelle règle au dernier moment : la vérification de la non-présence de batterie lithium, qui ont été récemment interdites. Et bien évidemment nous en avons une 🤦 Après avoir vaguement tenté de la revendre à d'autres voyageurs nous décidons de la faire passer en douce comme de véritables contrebandiers 🏴☠️ C'est que c'est pas gratuit une bonne batterie et bon on est bien venus avec et on aimerait autant repartir avec aussi.
Donc on envoie une photo "la batterie elle est là" et une photo "la batterie elle est pas là" à la compagnie maritime, une preuve en béton je vous dis ! On cherche un endroit idéal pour la planquer sans risquer que quelqu'un ne la trouve par inadvertance 🤔 L'emplacement idéal se révèle être derrière notre four. L'emplacement est un peu juste et nous oblige à démonter plusieurs raccords gaz et à bricoler une surélévation pour la batterie bien camouflée dans un sac poubelle. Si on sait qu'elle est là on peut la voir au travers des grilles d'aération du four mais on pense que ça ira.
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| La batterie elle est là |
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| La batterie elle est pas là |
Le jour de la dépose au port, Matthieu part à 5h30 pour se rendre au port de Colòn sur la côte atlantique et arrive comme prévu à 8h30. L'agent qui le prend en charge n'arrive que vers 9h30 🤡 Enfin le camping-car peut pénétrer dans le port dans la zone de dépose. Les employés de la compagnie maritime font tout d'abord un tout d'inspection rapide à l'intérieur mais ce qui les intéresse surtout c'est de noter les dégâts extérieurs préexistants, pour éviter toute plainte de leur client à l'arrivée 😝 C'est ensuite le tour de la douane avec passage du chien en premier puis inspection détaillée de tous les placards par le douanier. Le cœur de Matthieu s'arrête de battre quand il sort sa petite lampe de poche pour regarder à travers la grille d'aération du four... Mais non il ne tique pas et passe à la suite 😌 Ouf c'est terminé on reverra le bolide en Belgique dans un mois 🇧🇪 Un dernier petit passage aux douanes avec nos passeports pour obtenir le sceau "libre de quitter le territoire sans son véhicule" et voilà, nous sommes SDF. Bon on l'était déjà plus ou moins mais on se comprend 😁
Encore une fois nous avons fait deux groupes pour cette journée. En effet, une seule personne est acceptée au port et de toute façon nous trouvons ces journées trop lourdes à supporter pour les enfants. Si on peut faire autrement que de les leur imposer on le fait. Lucie et les enfants sont donc restés à l'hôtel proche de l’aéroport. Au programme, buffet illimité de petit déjeuner, piscine, jeu d'échecs géant, lecture et surtout, dernière douche avant la France 🚿 On en profite😀 Ensuite, à l’heure où nous devons libérer la chambre, nous rejoignons l’aéroport et y attendons Matthieu.
Pour l'heure nous sommes dans le hall de l'aérogare, 5 heures avant notre vol Air France qui fait une seule escale à Paris avant de nous ramener à Brest ✈️ Une seule personne sait que nous n'allons pas en Amérique du Sud mais en France. Les enfants passent leur temps à lire et à regarder les films Harry Potter. Nous ne faisons pas le bilan de ces onze derniers mois. Nous ne sommes ni tristes ni amers car nous savons que le voyage va continuer… Le sentiment omniprésent est plutôt l’excitation 🥳
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