🇳🇮 Le Nicaragua c'est sympa

Le 7 mai 2024 nous quittons le Honduras pour nous rendre au Nicaragua, un pays dont nous avons entendu beaucoup de bien de la part de plusieurs autres voyageurs 😀 Au poste frontière de La Fraternidad-El Espino les formalités de sortie sont simples et habituelles : sortie migratoire avec les passeports puis dans un second temps, annulation de l'importation temporaire du bolide à un autre guichet. Au Nicaragua en revanche ça se complique 😬 On commence avec un prechequeo avec la police. L'ambiance n'est pas détendue, le camionneur arrivé juste avant nous n'en mène pas large et attend la tête basse que l'officier qui s'occupe de lui l'autorise à passer 👮 Aucune parole sympa, aucun sourire. Comme souvent aux frontières vous me direz, mais ici ça semble beaucoup plus marqué. C'est aussi la première fois qu'on nous demande si nous avons un drone 🚁 La réponse est non et heureusement car ils sont interdits dans le pays et c'est probablement LA chose qu'ils recherchent le plus 🙃

Une fois le prechequeo terminé nous pouvons nous rendre à la désinfection du véhicule. Chose amusante il y a ici un mec avec son réservoir dans le dos qui nous asperge tant bien que mal avant que nous rentrions dans le sas de décontamination habituel qui fait tomber des gouttelettes de produit un peu partout. Nous arrivons enfin au cœur du poste frontière nicaraguayen, un bâtiment circulaire où toutes les procédures se font. En arrivant un petit mec en uniforme nous file deux papiers de déclaration à remplir par Matthieu et Lucie. Il nous demande aussi si on a un drone. Non toujours pas 😉

Les petits papiers nous serviront plus tard, on passe tout d'abord à la Migración pour faire notre entrée dans les formes. La tenancière du jour est une porte de prison pas super aimable mais elle finit par nous accorder l'autorisation de séjour contre la modique somme de 52$ 🎉 C'est ensuite l'heure de l'importation temporaire du véhicule. Cette fois-ci on complète les petits papiers. Petits papiers qu'il faut faire signer par la police 👮 Matthieu va toper le policier dédié qui était justement assis à ne rien faire. Non pour la troisième fois nous n'avons pas de drone 😂 Le monsieur qui nous a filé les papiers travaille en fait pour la Aduana (douane). Il faut aussi qu'il signe les petits papiers donc il passe une tête dans le camping-car alors que les enfants font l'école et pour s'assurer de bien faire son travail n'oublie pas de rererevérifier qu'on a pas de drone. Au cas où on en ai fabriqué un durant les dernières minutes sans doute 😜

Là, c'est bon, armés des petits sésames et des photocopies habituelles (passeport, permis de conduire et carte grise) Matthieu peut aller faire la queue au milieu des camionneurs au bureau de la douane où derrière la vitre des hommes tapotent des claviers pour faire rentrer des chiffres et des lettres dans des cases tout en cliquant aléatoirement sur l'écran. En tout cas c'est ce à quoi ça ressemble vu de l'autre côté du bocal 🫙 Plot twist : un seul des deux petits papiers est nécessaire 🤯 Les douaniers gardent leur sérieux en travaillant mais l'utilité de ce qu'ils rentrent dans l'ordinateur paraît incertaine : quand Matthieu fait remarquer une erreur dans le numéro de série du véhicule (l'information clé qui identifie le véhicule) sur le TIP (document d'importation temporaire), le douanier se contente d'ajouter une note manuscrite avec son tampon sur la feuille fraîchement imprimée 🧐 D'où la question à un million : à quoi ça peut bien servir d'enregistrer tout un tas de détails sur l'ordinateur quand l'une des information capitale est fausse ?

Bon bref nous on s'en va en direction de Somoto pour retirer un peu de cordobas, la monnaie locale. Pas de chance, notre carte MasterCard ne passe dans aucun des trois distributeurs de la ville 💳 C'est finalement notre Visa qui nous permettra d'avoir de l'argent frais. Cela nous étonne c'est la première fois que nous avons ce soucis là, pourtant fréquemment mentionné par des voyageurs sur des groupes de discussions 😐 Ici, le DAB nous propose de retirer en cordobas ou en dollars américains. Bon, ben on prend un peu des deux, les dollars ça sert toujours 😂 

Tout cet argent fraîchement retiré nous permet d'aller sereinement chez Malon et sa femme. Cet homme charmant tient un restaurant avec un parking sur lequel nous pouvons stationner la nuit. Nous avons réservé par son intermédiaire une sortie de canyoning dans le canyon de Somoto, l'une des perles du Nicaragua 🦪 Le lendemain matin, de bonne heure et de bonne humeur nous remontons en amont du canyon par la route pendant environ 30 minutes avant de pénétrer entre les parois rocheuses. La première partie est assez mignonne et peu physique, il s'agit d'une balade sur les rochers le long du Rio Tapacali, entrecoupé de quelques brèves marches dans l'eau. Quand le Rio Tapacali rejoint le Rio Comali c'est là que prend naissance le Rio Coco, le plus long fleuve d'Amérique Centrale (750 km) qui a creusé le canyon de Somoto pendant des millions d'années 🏞️ Là les parois sont beaucoup plus hautes et le débit plus soutenu, même si on est à la fin de la saison sèche et que ce n'est pas la folie non plus. Cela rend quand même l'expérience plus intense et plus belle. Nous passerons un excellent moment dans cette merveille naturelle 🤩 Nous alternons de la marche et de la descente en se laissant porter par le rio, et c'est parfait car on se refroidit vite dans l'eau, la marche au soleil nous réchauffe un peu. Le moment préféré du parcours est quand notre guide nous propose des sauts à partir de promontoires rocheux. Albin demande à chaque fois à connaître la hauteur du saut, comme s'il se lançait un défi personnel. Lise et Lucie abandonne bien vite après un saut de 3 mètres. Matthieu sautera de 8 mètre mais découvrira une petite avancée de roche en sautant donc nous interdirons à Albin de le faire (même s'il était motivé), il restera donc sur un beau record personnel de 6 mètres 💪









La balade dans le canyon se termine par un petit tour en barque qui nous permet de quitter la zone enclavée afin de rejoindre le sentier de retour chez Malon. Sur ce sentier, nous sommes bien fatigués et notre guide décide d'accélérer. Ben non, nous on prend notre temps, il devra s'adapter à notre rythme. Il nous annonce 200 mètres de montée mais nous découvrons bien vite que sa notion de distance n'est pas la même que la nôtre 📏 Les enfants se rebellent et crient à l'arnaque. Mais pas le choix, il faut monter 😬

Enfin, nous remontons les "200 mètres" qui nous séparaient de notre point de départ, Marlon et sa femme nous accueillent avec quatre énormes assiettes pour nous remettre de cet effort : riz, haricots rouges, bananes, poulet, petites crudités, le tout arrosé d'une limonade maison bien fraîche. Un régal que nous apprécions à sa juste valeur 😋 En sortant de table à plus de 15h, autant vous dire que la journée s'est terminée tranquillement. Une bonne douche, lecture, un fruit, un yaourt et au lit 😌



Plusieurs voyageurs que nous avons rencontré sur la route nous ont dépeint le Nicaragua comme un Eden : de la bonne nourriture, une nature exceptionnelle et variée et tout cela pour un tarif imbattable dans cette région du monde. C'est donc avec optimisme que nous abordons la découverte du pays, surtout après notre séjour chez Malon 😁 Le lendemain nous nous rendons à Estelí, la capitale nicaraguyenne du cigare 🚬 Après celle que nous avions faite au Mexique, c'est la deuxième fois que nous visitons une fabrique de cigare. Contrairement à notre première fois la visite nous a moins plu. Entre le temps d'attente énorme et la visite au pas de charge nous ne nous sommes pas sentis très bien accueillis dans cette fabrique bien plus grande. De plus, un détail nous a laissé un peu circonspects : l'intégralité des cigares produits dans cet usine sont exportés à la maison mère aux États-Unis grâce à un traité de libre échange. Cela permet à l'entreprise de diminuer ses impôts au Nicaragua. C'est des États-Unis que les cigares sont ensuite vendus partout dans le monde 🤨 Dommage pour Matthieu qui pensait en tester d'autres 😬



En fin d'après midi nous arrivons au Salto de Estanzuela, une magnifique cascade très Instagrammable avec à ses pieds un bassin bien rond dans lequel nous nous baignons rapidement. Contrairement à leur habitude les enfants ne restent pas longtemps dans l'eau et refusent même d'aller toucher l'eau de la cascade à 20 mètres du bord. Tant pis pour le reste de la famille, Matthieu sera le seul à passer derrière le rideau d'eau 😁 Nous passerons une agréable soirée sur le parking qui surplombe le Salto, les enfants avec des pâtes au Ketchup devant un dessin animé pendant que les parents sont au restaurant 🥰 Enfin restaurant, chez nous on dirait un snack. Mais ça fait du bien d'être séparés quelques heures ☺️




Toujours dans les alentours de Estelí nous nous rendons ensuite dans la communauté de la Garnacha. Une voyageuse nous a chaudement recommandé cet endroit qui produit de délicieux fromages 🧀 Car ceux qu'on trouve dans le commerce sont de pâles copies, sans goût et caoutchouteuses. Et dire qu'ils osent appeler ça "mozzarella" ou "gouda". La boutique est malheureusement fermée à notre arrivée, nous errons donc dans le village à la recherche de la propriétaire. À la différence des autres pays que nous avons traversé jusqu'à présent, les gens semblent moins aimables et peu aidants 😒 Nous finissons par tomber nous même sur la propriétaire qui nous ramène à sa boutique où nous achetons deux morceaux de tome différents. L'un sera mangé très rapidement mais le deuxième sera malheureusement trop forts à notre goût. Oui on sait, on n'est jamais satisfaits 😉 Par hasard, un peu plus loin, nous tombons sur une petite ferme qui vend des yaourts faits maison, nous craquons sur un à la confiture d'ananas, quel régal 😋


Dans les alentours vit Alberto Gutiérrez, un artiste local qui vit en ermite. Depuis plus de 40 ans, sa spécialité est de sculpter la montagne, littéralement. En arrivant, ce papi de plus de 80 ans est occupé à déplacer les rochers qui bordent le chemin qui mène à chez lui. Il faut croire que vivre seul dans les montagnes ça conserve 😁 Il nous ramène à l'entrée de la visite, nous fait payer et signer le registre et nous envoie faire la visite. Il s'agit d'un petit chemin à flanc de montagne, "sécurisé" avec une petite barrière en planchettes de bois envers laquelle on peut légitimement se demander ce qu'elle peut retenir 😂 Jusque là on se demande si la réputation de l'endroit est justifiée car il y a des petites sculptures à gauche à droite sur des cailloux mais rien qui interpelle notre regard. Jusqu'au moment où on y arrive. Impossible de la louper, la montagne est réellement sculptée sur place, sur trois ou quatre mètres de hauteur 🤩 Pleins de scénettes, de symboles et de personnages se retrouvent entrelacés. On va pas se mentir ce n'est pas une œuvre de Rodin, mais la quantité de sculptures est assez impressionnante. Dans la famille c'est probablement Albin qui en profitera le plus, émerveillé de découvrir tel ou tel personnage en avançant. Nous redescendons ensuite voir l'artiste qui nous montre ses outils de travail : un caillou pour servir de marteau et des burins bien usés, des outils faits maison 🤯 Il mène ici, sur la terre où il est né, une vie très simple, vivant dans une cabane sans électricité ni eau courante et prend le temps de nous la faire visiter et nous offrant des bananes. Il a encore plein de projets en construction, à 80 ans il a de l'énergie 👍








Notre camp de base depuis la ville d'Estelí se situe en hauteur dans les montagnes, près de la Reserva Natural Tissey. Il n'y a pas grand chose à en dire, c'est très calme et proche d'un tout petit sentier de randonnée qui mène à un mirador et qu'on parcourera en environ 30 minutes. Son grand atout c'est que nous y avons passé une nuit très agréable sans suer, la première depuis longtemps 😁



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